Du 13 au 18 juillet 2023

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Lieu : Théâtre Debussy, Palais des Arts et du Festival

Adresse :2 Boulevard Wilson, 35800 Dinard

Contact :Ville de Dinard / Evènements et Festivités / Festival international de musique


34è FESTIVAL INTERNATIONAL DE MUSIQUE DE DINARD

Du 13 au 18 juillet 2023

Sous la direction artistique de Claire-Marie LE GUAY

www.festival-music-dinard.com

Découvertes et redécouvertes

©LyodohKaneko

Cher public, chers festivaliers, chers amis,

La 34è édition du Festival international de musique de Dinard réunira des personnalités de renommée internationale et des talents à découvrir. Destinée à tous les publics, elle se déroulera dans des lieux variés et sous des formats divers : concerts au théâtre Debussy, à l’église Notre-Dame, rencontre à la médiathèque L’ourse, Nuit du piano, Festival OFF dans des lieux insolites, temps d’échanges avec les artistes, sans oublier le Concours international de Dinard pour les pianistes amateurs.

Il vous sera proposé chaque soir un univers très différent : florilège de musique de films, musique et paroles pour entrer dans l’intimité créatrice de la famille Bach, musique de chambre romantique ou encore jazz répondant aux œuvres classiques. Ce sera l’excellence et la diversité réunies pour la joie de faire ensemble des découvertes et des redécouvertes.

Le Festival ouvrira avec La musique fait son cinéma, concert lors duquel le clarinettiste Nicolas Baldeyrou sera entouré de ses amis Nathan Mierdl, violoniste, Bertrand Raynaud, violoncelliste, et Stéphane Petitjean, pianiste. Et il se terminera par une Nuit du piano éclatante : un récital Liszt, Liapounov, Strauss, donné par le pianiste belge Florian Noack auquel Paul Lay répondra par ses compositions et ses improvisations de jazz. Cette édition verra la création de Trois amours de Bach, co-écrit par Erik Orsenna, de l’Académie française et moi-même, et le retour au Festival du Trio Wanderer, présent sur les plus grandes scènes internationales, venu jouer à Dinard il y a près de dix ans. Quant au Festival OFF, il associera le talent du jeune danseur Léo Merrien qui s’inspire du hip hop pour ses improvisations accompagné d’un violoniste.

Le piano, fil rouge historique du festival, sera présent à chaque concert, mais aussi, bien sûr, lors du Concours international de Dinard pour les pianistes amateurs, dont ce sera la 3è édition. La finale du concours sera suivie d’un récital de Jean-Philippe Collard, président du jury que je cite ici : « Amateur »… donc « amour »… la plus belle des manières de faire de la musique ». C’est ce que les finalistes partageront à nouveau avec le public du Festival, tous réunis par l’amour de la musique.

Résolument tourné vers la Ville, le Festival international de musique s’enrichit aussi de Temps forts pendant l’année, ainsi que des interventions musicales dans les écoles et en maison de retraite. Le concert en partenariat avec le Lycée hôtelier Yvon Bourges donné au printemps a été un grand succès, et un chaleureux moment de convivialité par la musique. Les concerts scolaires ont permis à 200 enfants dinardais de venir au concert écouter trois jeunes et talentueuses violoncellistes, Caroline Sypniewski, Andrea Mendoza et Maïa Xifaras.

J’exprime toute ma reconnaissance à l’égard des partenaires fidèles, publics et privés – en particulier la Caisse d’Épargne, notre mécène principal -, à l’ensemble des mécènes, des artistes et à tous ceux qui rendent chaque édition plus rayonnante. Je voudrais enfin remercier la Mairie de Dinard et la formidable équipe du Festival pour son soutien dans la préparation et le développement de cet évènement incontournable.

Avec beaucoup de joie et d’impatience, je vous donne rendez-vous du 13 au 18 juillet 2023 pour de belles découvertes et redécouvertes et un Un océan d’émotions !

Claire-Marie LE GUAY

Directrice artistique du festival international de musique de Dinard  et du Concours international de Dinard pour les pianistes amateursTélécharger le FLYER 2023

TÉLÉCHARGER LE PROGRAMME

CONCERT D’OUVERTURE

 JEUDI 13 JUILLET 2023
 20 h 30 / Théâtre Debussy, Palais des Arts et du Festival
LA MUSIQUE FAIT SON CINEMA
Clarinette : Nicolas BALDEYROU
Violon : Nathan MIERDL
Violoncelle : Bertrand RAYNAUD
Piano : Stéphane PETITJEAN
Qui n’a jamais rêvé de vivre en un concert, une histoire du cinéma en musique ?
Les quatre solistes réunis pour cette soirée interprètent quelques-unes des plus belles pages du cinéma au 20è siècle, nous invitant à un voyage dans le temps. Le temps du muet et des petits ensembles de musiciens qui illustraient les images en noir et blanc. Le temps des premiers parlants et des stars d’avant et d’après-guerre et, enfin, celui de quelques magiciens et poètes de l’image : Jacques Tati et Federico Fellini.

Le pianiste, arrangeur, chef d’orchestre et chef de chant Stéphane Petitjean nous propose quelques pistes d’écoute.

Parlez-nous de la genèse du concert…

Nous retrouvons l’esprit des petits orchestres de brasserie, des cafés-concerts des grands hôtels et des casinos du début du 20e siècle. Parmi tous les répertoires de musiques dites “légères”, nous proposons un périple dans l’univers du Septième Art. Ces pièces méritent le plus grand soin et passionnent des artistes de haut niveau.

Nous avons donc imaginé une série de pots-pourris qui, en toute logique, débute par l’univers du cinéma muet, des années 1920 au début des années 1930. Aujourd’hui, on n’imagine pas les centaines de partitions qui furent composées pour le cinéma naissant. Ce sont des musiques d’atmosphères qui accompagnaient avec lyrisme les émotions vécues à l’écran. L’un des maîtres du genre fut certainement le compositeur lyonnais François Joseph Popy (1874-1928). Les titres de ses pièces arrangées que nous jouons se passent de commentaires parce que l’on imagine les images projetées simultanément : La Chevauchée infernale, Premier soir d’amour, le Coq gaulois, la marche des Jeux Olympiques, Minute d’angoisse, etc. Vous remarquerez que Popy naquit à Lyon – ville d’Auguste et Louis Lumière.

Après le muet, le cinéma parlant…

Restons dans la légèreté et mettons en avant les acteurs, les grands humoristes, les “jeunes premiers”, les chanteurs de variété comme Fernandel, Jean Gabin et Tino Rossi. Rappelezvous la chanson Avoir un bon copain (Ein Freund, ein guter Freund) de 1930 sur une musique de Werner Richard Heymann pour le film Die Drei von der Tankstelle (Le Chemin du paradis dans sa version française).

Nous arrivons à la période de l’après-guerre…

Voici Charles Chaplin, compositeur de la musique de son propre film, le dernier, Les Feux de la Rampe… Puis Jacques Tati dans un pot-pourri de Jour de Fête, Les Vacances de Monsieur Hulot et Mon Oncle et enfin, la prodigieuse association entre Federico Fellini et Nino Rota. C’est le miracle d’une collaboration qui vit naître Huit et demi, Amarcord, La Strada… Nous irons également faire un tour du côté de Walt Disney avec une fantaisie sur Blanche Neige et les Sept Nains d’après la musique originale de Frank Churchill. Et nous terminerons par une petite surprise : West Side Scories.
Notre unique plaisir est de faire découvrir des œuvres cataloguées comme légères mais d’une indéniable qualité artistique. Il est tellement agréable, aussi, de faire travailler l’imagination des interprètes et du public !

ERIK ORSENNA et CLAIRE-MARIE LE GUAY

VENDREDI 14 JUILLET 2023
20 h 30 / Théâtre Debussy, Palais des Arts et du Festival

BILLETTERIE

CREATION AU FESTIVAL INTERNATIONAL DE MUSIQUE DE DINARD

TROIS AMOURS DE BACH
Musique et paroles
Piano : Claire-Marie LE GUAY
Paroles : Erik ORSENNA
« Dans la famille Bach, c’est peu dire qu’on aime la musique. Dès le milieu du XVIe siècle, enfants et parents, hommes et femmes, tout le monde chante, joue et compose.
Mais qu’est-ce qu’un amour, s’il ne s’incarne ?
Deux femmes, deux épouses, ont illuminé la vie de Jean-Sébastien : Maria Barbara sa jeune cousine, et Anna Magdalena sa plus fervente admiratrice.
Claire-Marie Le Guay et Erik Orsenna vont vous raconter, en musique et paroles, l’histoire quotidienne de ces trois amours inséparables.
Elle est pianiste et auteure de deux livres, il est écrivain, fou de musique, et s’est mis au piano il y a six ans.
Tous deux vont vous donner à entendre l’œuvre que ces trois amours ont donné au monde.
Qu’est-ce que l’art s’il n’élève la vie, et parfois la répare ? ».
Claire-Marie LE GUAY et Erik ORSENNA
Erik ORSENNA

Qui suis-je ? Comment répondre ? Voici ce que je sais :

Je suis né à Paris, le 22 mars 1947 (de mon vrai nom Eric Arnoult), d’une famille où l’on trouve des banquiers saumurois, des paysans luxembourgeois et une papetière cubaine. Après des études de philosophie et de sciences politiques, je choisis l’économie. De retour d’Angleterre (London School of Economics), je publie mon premier roman en même temps que je deviens docteur d’État. Je prends pour pseudonyme Orsenna, le nom de la vieille ville du Rivage des Syrtes, de Julien Gracq.
Suivent onze années de recherche et d’enseignement dans le domaine de la finance internationale et de l’économie du développement (Université de Paris I, École normale supérieure). En 1981, Jean-Pierre Cot, ministre de la Coopération, m’appelle à son cabinet.
Je m’y occuperai des matières premières et des négociations multilatérales. Deux ans plus tard, je rejoins l’Élysée en tant que conseiller culturel (et rédacteur des ébauches de discours subalternes). Dans les années 1990, auprès de Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères, je traiterai de la démocratisation en Afrique et des relations entre l’Europe du Sud et le Maghreb. Entre-temps, j’ai quitté l’Université pour entrer, en décembre 1985, au Conseil d’État. Conseiller d’État depuis juillet 2000, je suis actuellement Conseiller d’État honoraire. J’ai toujours voulu avoir un autre métier que l’écriture, d’abord pour être libre de donner le temps qu’il faut au livre. Le livre doit être le lieu de la liberté. J’écris chaque matin, pendant deux heures. Restent vingt-deux heures, largement de quoi s’occuper. Mes autres métiers me renseignent sur l’univers.
J’ai été élu, le 28 mai 1998, à l’Académie française, au fauteuil de Jacques-Yves Cousteau (17e fauteuil).
En plus de l’écriture, les voyages, la mer et la musique tiennent une place essentielle dans ma vie et dans mes livres. Ces passions, je les dois beaucoup à ma famille.
Ma mère m’a donné la passion des histoires et de la langue française.
Mon père, dont la famille avait une maison sur l’île de Bréhat, m’a enseigné la mer, les marées, les bateaux, les voyages au loin. Je préside d’ailleurs le Centre de la Mer (Corderie royale, à Rochefort).
J’entendais, de l’autre côté du mur, mon frère répéter inlassablement ses exercices de guitare. Et mon grand-père, qui me parlait de nos ascendances cubaines, esquissait de temps à autre, en dépit de sa corpulence, des pas de salsa. Je n’ai fait que prolonger ces héritages.

FINALE DU CONCOURS INTERNATIONAL pour les PIANISTES AMATEURS 
suivie d’un RÉCITAL de JEAN-PHILIPPE COLLARD

SAMEDI 15 JUILLET 2023
19 h 30 / Théâtre Debussy, Palais des Arts et du Festival

BILLETTERIE

La Finale

MEMBRES DU JURY

Jean-Philippe COLLARD > Pianiste concertiste, Président du jury
Claire-Marie LE GUAY > Pianiste concertiste, Directrice artistique du Festival
Émilie MUNERA > Musicologue, Journaliste et Productrice à France Musique
Vincent REMY > Journaliste et Auteur, Rédacteur en chef à Télérama

Découvrez les 7 Finalistes

La finale du Concours se déroulera sur un piano de concert Bösendorfer, partenaire.
Concours en partenariat avec le magazine Pianiste et EMERIA Dinard, Thalasso & Spa

RÉCITAL JEAN-PHILIPPE COLLARD

Gabriel Fauré (1845-1924) > Barcarolle n°3 op.42
Frédéric Chopin (1810-1849) > Sonate n°2 op.35 dite “Funèbre”
Alexandre Scriabine (1871-1915) > Étude op.8 n°11 et Nocturne pour la main gauche op.9 n°2

© Jean-Baptiste Millot

Pour cette troisième édition du Concours international pour les Pianistes Amateurs, le Festival se réjouit d’accueillir Jean-Philippe Collard qui n’avait pu être des nôtres l’an dernier. Il sera Président du Jury, un rôle qui lui tient d’autant plus à cœur qu’il apprécie et soutient avec enthousiasme les musiciens « amateurs ».

“Amateur”… donc, “amour”… Un concours d’amateur n’est pas une compétition, c’est la plus belle des manières de faire de la musique. Nous, professionnels, sommes un peu enfermés dans notre métier avec l’obligation de nous maintenir à un très haut niveau. La pratique amateur nous est interdite au sens où l’on refreine trop souvent de la jouissance de découvrir des partitions, de les aborder “légèrement” puisque la finalité de notre travail se révèle sur scène. J’ai de la nostalgie pour cet amour de la légèreté. Je suis certes Président du jury, mais je suis d’abord un musicien et un auditeur très attentif à ce que j’écouterai. Je me réjouis d’un jury si convivial. Qui plus est, il y aura le plaisir de découvrir de véritables talents et de donner quelques conseils aux participants.

Piano : Jean-Philippe COLLARD

À l’issue de la finale du concours, Jean-Philippe Collard donnera un récital. Une occasion rêvée d’entendre l’un des grands artistes d’aujourd’hui dans des œuvres emblématiques de son répertoire et de l’univers romantique.

Quel serait le lien artistique qui unit les œuvres de ces trois compositeurs ?

Avant tout la mélodie souveraine, l’art du chant ! Les trois compositeurs eurent pour priorité la conduite du son et la projection de celui-ci. L’accompagnement de la main gauche assure la différence, c’est-à-dire qu’il suggère ce que la main droite doit nous dire. Dans tous les cas, il s’agit de dialogues.

Vous interprétez la troisième Barcarolle de Fauré dont le titre évoque la mélodie vénitienne…

La mélodie est constante, le propos est “liquide”, coule de source si je puis dire, du haut en bas du clavier. Nous sommes encore loin de la complexité harmonique des dernières œuvres de Fauré.

Quatre mouvements dont un scherzo curieusement placé en deuxième position, une marche funèbre et un finale de 77 mesures, pièce presque atonale, composent la Sonate n°2 de Chopin. Comment créer une unité dans cette œuvre pour le moins stupéfiante d’originalité ?

Ne nous faisons pas d’illusion : nous ne ferons jamais de cette partition, un chef-d’œuvre d’architecture ! Pour être provocateur, je pourrais même parler de quatre pièces distinctes qui furent ainsi assemblées. Cette sonate hors-norme, d’une singularité inouïe, est parsemée de coups de génie.

Avec l’Étude et le Nocturne pour la main gauche de Scriabine, on perçoit encore l’influence de Chopin. Pour autant, n’avez-vous pas le sentiment que l’expression et le chant s’ouvrent sur un espace immense ?

Il est clair que dans les pièces de Scriabine, on “s’envole” vers d’autres paysages sans que les sentiments ne perdent en intensité. Et pour l’auditeur, le Nocturne pour la main gauche apparaît stupéfiant. Il s’agit d’un exploit de composition, assurément, car les deux voix distinguent parfaitement le chant. Il faut restituer l’illusion des deux mains. Mais, après tout, le piano est, par définition, l’instrument de l’illusion.

Jean-Philippe COLLARD en quatre questions :

Quelle serait votre œuvre fétiche, celle de l’île déserte ?

Le Second Concerto pour piano de Brahms… que je n’ai jamais joué ! Cette œuvre est la quintessence de la relation entre le piano et l’orchestre. Je l’ai entendu il y a peu, à la radio, dans l’interprétation de Nicholas Angelich qui nous a quitté l’année dernière. J’étais ému aux larmes.  Nos rêves, parfois, s’éteignent avec les années qui passent…

Combien d’heures travaillez-vous quotidiennement ?

Dans les grandes journées et jusqu’à l’épuisement, six heures… Ce qui n’était pas le cas dans le passé…

Comment s’organise votre journée avant un concert ?

La question n’est pas résolue ! Je n’ai jamais trouvé le résultat conforme à mes espérances.

Avez-vous d’autres passions que la musique ?

Précisément, faire tout autre chose que de la musique ! La lecture, la promenade, la rencontre d’autres personnes…

TRIO WANDERER

LUNDI 17 JUILLET 2023
20 h 30 / Église Notre-Dame de Dinard

BILLETTERIE

© Marco Borggreve

Piano : Vincent COQ
Violon : Jean-Marc PHILLIPS-VARJABEDIAN
Violoncelle : Raphaël PIDOUX

PROGRAMME

Felix Mendelssohn (1809-1847) > Trio n°1 en ré mineur op.49
Franz Schubert (1797-1828) > Notturno opus posthume 148 D.897
Maurice Ravel (1875-1937) > Trio en la mineur (pour piano, violon et violoncelle)

Reconnue comme l’une des formations de musique de chambre les plus prestigieuses, le Trio Wanderer devait se produire au Festival en 2020. Nous sommes très heureux qu’il soit présent cette année, dans un programme saisissant qui allie l’expression du romantisme au bouillonnement du début du XXè siècle.

Le pianiste Vincent Coq évoque avec passion, les univers si dissemblables de ces trois chefs-d’œuvre. Quel serait le lien qui unit les trois pièces de ce concert ?

Le génie ! L’évidence du génie qui culmine avec le Trio de Ravel, peut-être le plus grand trio de tout le XXè siècle.

Les deux partitions du romantisme allemand s’inscrivent dans des univers radicalement différents…

En effet. En quelques mesures, vous reconnaissez l’écriture et la personnalité des compositeurs. Chez Mendelssohn, le romantisme est hérité du classicisme et la partie dédiée au piano appartient à la filiation des Haydn, Weber et Beethoven. C’est une musique de grande virtuosité, digne d’un grand concerto, fort éloignée, à la même époque de celle d’un Frédéric Chopin dont l’expression du chant était en partie liée au bel canto. Le Trio de Mendelssohn offre le parfait équilibre, la pureté des thèmes, la perfection de la forme. Elle est aussi d’une prodigieuse fantaisie : dans le scherzo, on croit entendre les échos du Songe d’une nuit d’été ! Enfin, il s’agit d’une musique “heureuse”, sans arrière pensée aucune, contrairement à celle Schumann. Le finale est une enivrante farandole.

Peut-on considérer le Notturno de Schubert, cette simple page comme une sorte de respiration, un moment de répit ?

Assurément. Mais, le Notturno dont le titre est d’ailleurs apocryphe, possède quelque chose de magique, d’inoubliable. C’est une musique d’une richesse incroyable avec des nuances dignes d’un oxymore. En effet, quand Schubert écrit « pianissimo appasionato », il associe deux nuances que l’on pensait contradictoires. Il montre à quel point la passion peut être intériorisée, comme un feu qui couve, une violence qui ne demande qu’à jaillir.

Imaginez-vous des images en jouant cette pièce ?

Je pense souvent au film américain de Charles Laughton, La Nuit du Chasseur avec Robert Mitchum. Il y a une part de mystère, une poésie, le reflet de la nuit, et une inquiétude propre à Schubert car il compose cette pièce quelques mois avant sa disparition.

L’inquiétude prend une dimension tragique avec le Trio de Ravel dont la composition fut achevée quelques jours après le déclenchement de la Première Guerre mondiale…

Créé en 1915 avec le pianiste Alfredo Casella, le Trio exprime une violence souterraine et une tension qui ne cesse de croître dans la Passacaille, aussi solennelle que grave. Quant au final, il faut y entendre les échos de l’orchestre, la masse des cordes réduite ici à deux instruments. Cette page fut d’ailleurs orchestrée par le chef d’orchestre Yan-Pascal Tortelier. La difficulté de l’interprétation réside en grande partie dans la maîtrise de rythmes complexes. Ravel reconnut avoir beaucoup souffert pour achever cette pièce d’une si grande précision. Quel bonheur de jouer cette musique, chef-d’œuvre des chefs-d’œuvre pour un ensemble comme le nôtre !

LA NUIT DU PIANO

MARDI 18 JUILLET 2023
19 h / Théâtre Debussy, Palais des Arts et du Festival
CONCERT DE CLÔTURE
LA NUIT DU PIANO CLASSIQUE ET JAZZ

Piano : Florian NOACK, Paul LAY

VIRTUOSITÉ et IMPROVISATION, CORRESPONDANCES
Deux pianistes au sommet de leur art abordent quelques-uns des répertoires les plus difficiles du piano, répertoires qu’ils transfigurent au gré de leur imaginaire.

Florian Noack s’inspire du jazz dans ses arrangements de Gershwin, et Paul Lay métamorphose quelques-unes des pages les plus célèbres du répertoire classique grâce à son talent d’improvisateur. Les deux pianistes jouent aux frontières de leurs deux univers si proches et nous proposent un programme riche de correspondances : une expérience musicale à ne pas manquer !

PROGRAMME
19 h – 20 h : Florian NOACK
Franz LISZT (1811-1886) et Sergei LIAPOUNOV (1859-1924)
« À propos d’Études d’exécution transcendante »
> Berceuse (Liapounov)
> Allegro Agitato Molto (Liszt)
> Chasse-Neige (Liszt)
> Harmonie du Soir (Liszt)
> Ronde des Sylphes (Liapounov)
> Lesghinka (Liapounov)
Johann STRAUSS (1804-1849) > Paraphrase d’après différentes Valses (arr. Florian Noack)
George GERSHWIN (1898-1937) > What causes That ? – Slapp that bass (arrangement de Florian Noack)
Fats WALLER (1904-1943) > Bye bye Baby (transcription de Florian Noack)
20 h – 21 h 15 > Pause repas salle Valéry
21 h 15 – 22h 15 : Paul LAY
> Improvisation sur George GERSHWIN
> Extraits de l’album « Full solo » inspiré par les œuvres de Ludwig VAN BEETHOVEN
> Bagatelle Woo52
> Symphonie n° 7 – Allegretto
> La lettre à Élise
> In Vienna water drops
> Des sourires et des ombres
> In Vienna-Heiligenstadt
> Extrait de l’Album « Mikado », KA
FLORIAN NOACK, PAUL LAY : ÉCHANGES CROISÉS

Florian Noack, parlez-nous du fil conducteur de votre récital dans lequel vous célèbrez, en premier lieu, la virtuosité romantique la plus sublime…
Ce programme combine deux trajectoires. D’une part, la virtuosité romantique dont l’œuvre de Liapounov, qui a fait l’objet de mon récent album et l’attachement à l’univers de la transcription auquel je suis particulièrement attaché. Ce sera l’objet d’un prochain disque, aux frontières du jazz.
Dans tous les cas, la question posée est simple : jusqu’où est-il possible aller avec un piano ? Je me suis toujours passionné pour les univers les plus éloignés qui se nourrissent les uns les autres. La transcendance qui est le sous-titre des études de Liszt et de Liapounov est un terme qui évoque la notion de dépassement et, bien évidemment, de virtuosité.

Et l’origine du mot “virtuosité” est “vertu”…
Absolument ! La virtuosité est à la fois un jeu et une récompense. Quand on la maîtrise, on révèle alors ce que le compositeur a imaginé et le piano se métamorphose. Il est l’instrument de toutes les illusions.

Vous refermez le récital avec votre propre paraphrase sur des valses de Strauss et vos arrangements de Gershwin…

En effet. La musique de Strauss est considérée comme appartenant à l’art du divertissement, mais sa légèreté est si subtile et délicate à restituer ! Je me suis amusé, aussi, à arranger des partitions de divers compositeurs de jazz. Cela étant, il s’agit d’un autre monde sonore dont je laisse à Paul Lay, le soin de vous parler…

Précisément, ressentez-vous, Paul Lay, cette perméabilité entre le classique et le jazz lorsque vous improvisez ?

À l’évidence ! D’ailleurs, je constitue une grande partie du programme de ce concert à partir d’œuvres de Beethoven. Je pars toujours d’un cadre, d’un canevas pour chacune d’elles avant de m’approprier les mélodies. C’est ainsi que de nouveaux espaces sonores s’ouvrent, propices à l’improvisation.

Vous avez une formation de musicien classique et au Conservatoire de Paris, vous avez étudié aussi le jazz que vous enseignez, aujourd’hui, dans l’institution…

L’improviation classique était fondamentale à l’époque baroque et classique. On exerçait alors son oreille à la manière de organistes improvisateurs. Improviser implique nécessairement de se poser la question de la forme qui détermine la cohérence de l’histoire que vous racontez au public.

Peut-on imaginer que la première partie du concert ait une influence sur vos propres improvisations…

Bien entendu ! Un musicien est influencé par une infinité de paramètres, des artistes qui ont joué auparavant jusqu’à l’acoustique du lieu. Nos univers sonores sont totalement poreux.

Quel est votre état d’esprit lorsque vous entrez sur scène et que vous vous placez dans cet état d’urgence qui consiste à jouer sans la mémoire d’une partition ?

J’ai eu beau essayer tous les rituels possibles, la seule chose qui compte, est d’être à l’affût du moindre son, de la plus infime expression. Je suis alors dans un état de concentration extrême et, paradoxalement, je sais qu’une part de mon interprétation sera soumise à l’imprévu, à l’inédit, à l’instinct. Il faut accepter la dualité d’un contrôle total et d’un laisser-aller nécessaire. C’est toute la magie du concert.

LE FESTIVAL OFF

LES 15 et 16 JUILLET

GRATUIT

© Xavier Meteier

RENCONTRES IMPROMPTUES DANS DES LIEUX INSOLITES DE LA VILLE

Samedi 15 juillet* 

  • 15 h > Digue de l’Ecluse
  • 18 h > Terrasse de l’Hôtel EMERIA Dinard, Thalasso & Spa

Dimanche 16 juillet*

  • 15 h > Digue de l’Ecluse
  • 17 h > Digue de l’Ecluse

*En cas de changement d’heure ou de lieu du à la météo, les lieux et horaires seront re précisés chaque jour sur le site et les réseaux sociaux du festival.

MUSIQUE ET DANSE

Danseur : Léo MERRIEN

Léo a commencé la danse par le hip-hop puis a pris des cours de danse moderne. Après avoir commencé ses études au conservatoire de Rennes, il a rejoint le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP) en danse contemporaine. En parallèle de cette formation, il participe à des projets extérieurs pour le centre chorégraphique national de Rennes qui mélange hip-hop et danse contemporaine, et pour différents chorégraphes comme Damien Jalet, Nicolas Huchard ou Satchie Horo.
Léo a également commencé en 2023 à danser pour des chanteurs (Juliette Armanet), pour la mode (Fashion week off white et Issey Miyake), pour des marques de luxe (Fairmont) et pour de grandes galeries d´art (Galerie Perrotin, National Qatar Museum…). Léo vient d’être engagé dans le Ballet du Grand théâtre de Genève, sous la direction du chorégraphe Sidi Larbi Sherkaoui

Violoniste : Marie-Astrid Hulot

Née en 1997, Marie-Astrid Hulot débute le violon à l’âge de 4 ans. Après des études au CRR de Paris dans la classe d’Annick Roussin, elle est admise au CNSM de Paris à 14 ans dans la classe d’Olivier Charlier. Elle y obtient, à 19 ans, son Master en 2017, première nommée. Elle entre ensuite à la Kronberg Academy dans la classe de Mihaela Martin en Professional Studies, où elle suit notamment des masterclasses avec Gidon Kremer, Christoph Eschenbach ou Sir Andras Schiff. Parallèlement en février 2019, elle réussit son Konzertexam (diplôme de concertiste) à la Hochschule de Cologne avec distinction. Elle participe à l’académie Ozawa en 2013 et en 2018.

Marie-Astrid Hulot-©Suxiao Yang

Marie-Astrid vient de remporter le 3e prix au concours international Zoltan Kodaly à Debrecen en juin 2022, et s’est vu décerner le 2ème prix au concours international Carl Nielsen en mars 2019. Elle est également lauréate des concours internationaux Dominique Peccatte, Marie Cantagrill, et a obtenu un prix spécial au concours Henri Marteau. En 2021 lors de l’académie Ravel à Saint Jean de Luz, elle remporte le prix Maurice Ravel. Elle joue régulièrement en soliste avec des orchestres (dernièrement le concerto de Beethoven à Bonn pour les 250 ans de la mort du compositeur) et participe à des festivals en France et en Allemagne. Musicienne passionnée, elle se produit avec orchestre, en musique de chambre et a aussi été violon solo de l’Orchestre Français des Jeunes en 2016. Elle est actuellement violon solo de l’Orchestre des Lauréats du Conservatoire à Paris.

Marie-Astrid Hulot est lauréate de la fondation Banque Populaire depuis décembre 2018 et a été nommée révélation classique de l’Adami en 2019. Son premier disque consacré à des œuvres pour violon seul est sorti en 2015 pour le label Forgotten Records et a été salué par la critique.

 

Informations pratiques

SUIVRE LE FESTIVAL

Informations : www.festival-music-dinard.com
Suivre le Festival : Facebook / Instagram  @Festivalmusiquedinard

Billetterie

Ouverture de la billetterie le 16 mai 2023

TARIFS

Le festival remercie ses partenaires

Avec le soutien de

Grand mécène du Festival

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Localisation