2022, Environnement, Travaux

Publié le mardi 28 juin 2022

Nous assistons de plus en plus à des phénomènes climatiques extrêmes: les épisodes d’inondations et de sécheresse se multiplient partout en France. Dinard ne fait pas exception : en juin des records de températures ont été battus et en février dernier, la Côte d’Émeraude a été frappée par la tempête Eunice. Alors que l’urgence climatique s’ancre durablement dans le pays et que les crises s’intensifient, de nouveaux enjeux émergent : raréfaction des ressources, fragilisation de la biodiversité, pollutions, difficultés d’approvisionnement… Pour y répondre, la ville de Dinard et Veolia développent conjointement de nouvelles solutions.

Enjeu N°1 : préserver la qualité du milieu naturel

Les phénomènes de fortes pluies de plus en plus fréquents et violents engendrent de nombreuses difficultés pour le territoire. Lors des fortes pluies, les ruissellements des zones urbaines aggravent les inondations (saturation du réseau, débit trop important pour la conduite) et peuvent provoquer la saturation des réseaux d’assainissement et le débordement d’effluents dans le milieu naturel.

Pour pallier cette problématique, Veolia a proposé à la ville de Dinard une solution alternative : les vannes F-Reg.

Des vannes sont posées sur des tronçons de réseau (assainissement ou pluvial), où elles stockent l’eau autant que possible. C’est ensuite la pression de l’eau qui pilotera la vanne et contrôlera le débit, sans électricité, ni supervision. Les vannes F-reg agissent ainsi comme un ralentisseur dynamique.

Les avantages de ce système :

  • facilité de mise en oeuvre et d’entretien
  • adaptabilité à la topographie
  • pas d’emprise foncière (tout le système est situé sous la voirie)
  • réduction des coûts de 10 à 50% par rapport à un bassin de rétention enterré classique (hors gain foncier)
  • autonomie (ne nécessite ni électricité, ni supervision)

Un investissement de 500 000 €

L’investissement de 500 000 euros porté par Veolia dans le cadre du contrat de délégation de service public noué avec la ville qui a démarré en janvier 2020 est cofinancé par l’agence de l’eau Loire Bretagne à hauteur de 60 % .

« Ce projet permet d’agir rapidement sur la problématique des déversements d’effluents. On optimise le fonctionnement des ouvrages existants et on évite les désagréments occasionnés par les travaux« , explique Charlène Guitteny, Manager de Service chez Veolia.

Depuis fin 2021, 37 vannes F-reg ont été installées sur 3 bassins versants (Ecluse, St Enogat et Port Blan) permettant ainsi de créer un volume de stockage de 1 800 m3. La mise en route est effective depuis le 1er trimestre 2022.

Localisation des vannes sur le Bassin Versant Ecluse

Enjeu N°2 : préserver la qualité de vie des habitants

A Dinard, en cas de fortes pluies, les eaux usées se déversent actuellement dans un bassin tampon situé au niveau de l’entrée de la plage de l’Ecluse, avant d’être renvoyées vers la station d’épuration de la Ville-es-Lemetz.

Un bassin tampon, ou bassin de stockage d’eaux usées unitaires, sert à recueillir le trop plein en cas de fortes précipitations. Il permet d’éviter les déversements directs dans le milieu naturel afin de préserver l’environnement et de garantir la qualité des eaux de baignades. Des nuisances olfactives peuvent alors survenir à proximité de ces ouvrages.

Soucieuse de préserver la qualité de vie de ses habitants et de ses touristes, la Ville de Dinard lance cet été avec Veolia une expérimentation unique en France destinée à réduire voire détruire les mauvaises odeurs sur le bassin tampon situé près de la plage de l’Ecluse grâce à un procédé innovant : le procédé Aleph (Amplification of Light Energy by Pulses with Harmonics) développé par la société Aleph Insight, capable de produire de la lumière sans lampe et avec une consommation électrique réduite. À l’image des lasers les plus puissants, Aleph produit de la lumière sous forme d’impulsions électromagnétiques à très haute énergie, capables d’atomiser les particules inertes ou biologiques et de casser n’importe quelle structure moléculaire. L’objectif recherché est de détruire les odeurs indésirables des sites industriels, des stations de traitement de déchets ou des eaux usées.

Testé avec succès dans les élevages de volailles, il s’agit de la première expérimentation conduite sur une station d’épuration en France.

Pour M. Fontaine, « les « émergences » d’odeurs nauséabondes sur les sites dédiés aux traitements ou aux stockages des eaux usées sont un problème récurrent… qui, à ce jour, n’a pas trouvé de réponse totalement satisfaisante. Seul procédé à ce jour connu : un traitement chimique (classique ) acide/ base qui n’apporte qu’une réponse partielle à cette problématique. Qui plus est, les produits qui doivent être acheminés puis stockés sont potentiellement dangereux pour les personnes qui sont amenées à les manipuler. Trouver une solution qui permet de s’affranchir de ce risque potentiel et retrouver une atmosphère « libérée » des particules olfactives malodorantes, est un véritable challenge. Pour l’expérimentation qui est la nôtre, si les résultats sont concluants, cette technologie deviendra une innovation inédite dans le domaine de l’assainissement. »

Enjeu N°3 : préserver la ressource en eau

Un autre grand défi est celui de la préservation de la ressource en eau. La crise climatique remet en question une évidence : l’accès de tous à une eau de qualité et abondante. Selon le rapport de l’ONU publié en 2020, le monde pourrait être confronté à un déficit en eau de 40 % d’ici 2030 si rien n’est fait pour inverser cette tendance et, sans changement, près de 52 % de la population mondiale vivra dans des conditions de stress hydrique d’ici 2050.

Ce phénomène n’épargne pas la France. Les sécheresses, plus précoces, réduisent déjà l’accès à l’eau potable d’un nombre croissant de communes. En dépit de sa façade maritime, Dinard fait partie des territoires qui doivent faire face à une raréfaction de la ressource disponible en eau, notamment lors des périodes estivales où la demande s’accroît proportionnellement à l’arrivée des touristes sur le littoral (la population passe ainsi de 10 000 à 40 000 habitants en période estivale).

Pour faire face à cette problématique, la ville de Dinard a choisi de faire confiance à Veolia pour développer la REUT – ou réutilisation des eaux usées traitées – sur son territoire. Concrètement, les eaux usées traitées de la station d’épuration de Dinard subiront un traitement additionnel qui leur permettra d’être utilisées pour l’arrosage du stade de Port Blanc, situé à proximité de la canalisation de rejet, permettant ainsi de diminuer la consommation d’eau potable dédiée à cet usage (5700m3/an).

Le traitement s’effectuera via une unité conteneurisée comprenant une filtration et une désinfection (UV + Chlore). Le procédé est en construction et sera installé à l’automne 2022 sur la station d’épuration. Il servira dans un premier temps à des usages internes à la station d’épuration et au nettoyage des canalisations d’assainissement par hydrocureur (4100 m3/an). Parallèlement, Veolia réalisera des tests bactériologiques durant 6 mois minimum avec des analyses poussées sur les eaux traitées. Après validation par la préfecture, nous pourrons arroser le stade de Port Blanc avec les eaux usées traitées.

Prochaines étapes

La ville de Dinard, suite à la vente d’un terrain où se situaient d’anciennes serres municipales, a décidé d’en implanter de nouvelles. Propriétaire d’un terrain qui jouxte la station d’épuration, c’est tout naturellement vers ce site que s’est opéré notre choix. En effet, l’indispensable arrosage nécessaire au développement des futures plantations trouvait tout son sens dès lors que pouvaient être réutilisés les effluents de la station d’épuration.

C’est précisément à cet enjeu fondamental en termes d’économie d’eau que le système REUT répond. En complément de l’irrigation des plantes dans les futures serres, une conduite d’alimentation issue de ce même système de traitement permettra d’arroser les terrains de football du stade de Port-Blanc situés à environ 500 m à l’aval de la station d’épuration. Les volumes cumulés annuels réutilisés seront proches de 10.000 m3 dont une partie sera dédiée à l’arrosage et à l’irrigation et l’autre partie dédiée à un usage industriel, notamment l’alimentation des hydrocureurs destinés au nettoyage des collecteurs d’assainissement.

Face aux enjeux écologiques majeurs et aux défis qui sont à relever en matière de protection du littoral, l’équipe municipale remercie le délégataire (VEOLIA) pour la collaboration très étroite, quant à la mise en application, dans le domaine de l’innovation, de technologies qui, à ce jour, sont peu ou prou développées, voire inexistantes.

A propos de Veolia

Le groupe Veolia a pour ambition de devenir l’entreprise de référence de la transformation écologique. Présent sur les cinq continents avec près de 220 000 salariés, le Groupe conçoit et déploie des solutions utiles et concrètes pour la gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie qui participent à changer radicalement la donne. Au travers de ses trois activités complémentaires, Veolia contribue à développer l’accès aux ressources, à préserver les ressources disponibles et à les renouveler. En 2020, le groupe Veolia a servi 95 millions d’habitants en eau potable et 62 millions en assainissement, produit près de 43 millions de mégawattheures et valorisé 47 millions de tonnes de déchets.